Michèle Castelli
Michèle Castelli, à propos de Marie di Lola
" Je suis née à Marseille, ainsi que ma mère. Mes grand-parents maternels étaient venus s'installer dans la cité phocéenne en 1920. Ma grand-mère, mes tantes, évoquaient fréquemment leur jeunesse à L'Ile-Rousse, petit port du nord-ouest de la Corse, en Balagne. Elles nous captivaient par leur récits, ma soeur et moi. Elles nous faisaient pénétrer dans un monde disparu, celui d'avant la guerre de 14. Peu à peu, tous ceux qui avaient connu cette époque disparaissaient et avec eux une société s'effaçait,quittant nos mémoires. Marie di Lola, du nom de ma grand-mère, est une parade contre l'oubli.
J'ai eu le désir , en rédigeant ce livre à la place de ma grand-mère (à la première personne), de faire revivre, de sauvegarder cette parcelle d'un temps non seulement familial, mais collectif, avec ses modes de vie, ses craintes, ses joies et ses drames. J'ai consulté également toutes les archives, des journaux, pour éviter toute erreur historique. Ces documents sont reproduits dans les annexes du livre.
Lorsque Marie di Lola est paru en 1982, j'ai eu de nombreux contacts avec des lecteurs nés au début du siècle qui m'ont dit avoir eu l'impression de retouver leur jeunesse. Les plus jeunes m'ont dit avoir apprécié de restituer un patrimoine commun. Ma formation d'enseignante m'ayant appris qu'un texte informatif se lisait beaucoup plus aisément sous une forme narrative, j'ai souhaité écrire un récit de vie qui se lise facilement, comme une fiction. "
Michèle Castelli, à propos de Rue Château-Payan
" Les lecteurs de Marie di Lola m'avaient souvent demandé s'il y aurait une suite à cette histoire qui s'achevait sur le départ de Marie pour Marseille en 1920. C'est ainsi que j'ai entrepris d'écrire Rue Château-Payan, livre dans lequel je raconte ce que furent l'installation et la vie d'une famille corse, entre les deux guerres, dans cette grande métropole si proche et si loin de l'île natale.
Tout en conservant leur culture ancestrale, ma grand-mère et ses soeurs s'adaptèrent à un nouveau mode de vie et exerçèrent leur métier de couturières en ouvrant une mercerie-maison de couture, bien implantée dans leur quartier de la Plaine. Mon grand-père, naviguant dans la marine marchande, parcourait toutes les mers du globe, dont il apportait l'exotisme dans ses présents offerts à chaque escale à Marseille. "
Michèle Castelli, à propos de La Veuve Blanche
"Mes deux premiers livres sont des récits de vie, des témoignages ancrés dans une époque et une société. La Veuve Blanche est un roman. Bien qu'il s'agisse d'une fiction et que j'aie créé mes personnages, je suis cependant partie d'un témoignage, celui d'un voyageur du 18ème siècle qui a raconté dans son journal comment, arrivant dans un petit village du nord de la Corse, il fut informé d'un fait récent particulièrement tragique.
Ces quelques lignes m'ont suggéré l'épilogue de mon roman. Tous les chapitres précédents recréent les circonstances dans lesquelles il a pu se dérouler. Le 18ème siècle, en Corse, est une période passionnante à étudier, dans laquelle j'ai pris un grand intérêt à me plonger afin de pouvoir faire partager ce que j'ai appris des moeurs et coutumes à mes lecteurs. La Veuve Blanche est l'histoire d'une famille et plus particulièrement d'une jeune fille aux amours interdites."